Octobre Rose: autour du cancer du sein; les idées reçues à déconstruire

Chaque année, Octobre Rose met en lumière la lutte contre le cancer du sein, le cancer le plus fréquent chez la femme, représentant environ 43 % des cancers féminins en Suisse (Organe national d’enregistrement du cancer (ONEC)).

Pourtant, de nombreuses idées reçues persistent, et certaines peuvent retarder la prévention et le dépistage. Déconstruisons-les pour mieux se protéger.

1. « Le cancer du sein est héréditaire »

Réalité : Seuls 5 à 10 % des cancers du sein sont liés à une mutation génétique héritée (BRCA1/BRCA2). La majorité des cas sont sporadiques, ce qui signifie que toutes les femmes, quel que soit leur âge, leur mode de vie ou leurs antécédents familiaux, peuvent être concernées.

Cependant, le risque de mutation BRCA est plus élevé si l’on a des antécédents familiaux de cancers du sein, de l’ovaire ou de cancers à un jeune âge.

Source : Ligue Suisse Contre le Cancer

2. « Je n’ai aucun symptôme, donc je n’ai pas besoin de dépistage »

Réalité : Beaucoup de cancers du sein sont indolores et invisibles au début. Le dépistage par mammographie, échographie ou auto-examen permet de détecter les anomalies avant l’apparition de symptômes, augmentant fortement les chances de guérison.

3. « Le cancer du sein ne touche que les femmes âgées »

Réalité : L’âge médian au diagnostic est de 64 ans, et plus de 80 % des cancers surviennent après 50 ans, mais des cas sont aussi observés chez des femmes plus jeunes. Le dépistage et la vigilance sont importants à tout âge.

Sources : Institut National du Cancer – Cancer du sein (2023)

4. « Seule la chirurgie peut sauver »

Réalité : Le traitement dépend du stade et du type de cancer, mais également des caractéristiques uniques de chaque patiente : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie ou thérapies ciblées peuvent être combinées. L’important est la détection précoce, qui permet souvent des traitements moins lourds.

5. « Les implants mammaires empêchent la détection »

Réalité : Les implants peuvent compliquer l’interprétation des images, mais des techniques adaptées permettent un dépistage efficace (mammographie spéciale, échographie, IRM).

Pourquoi le dépistage précoce fait la différence ?

Le stade du cancer au moment du diagnostic influence directement les chances de guérison :

StadeDescriptionTumeur / GanglionsTaux de survie à 5 ans
0Carcinome in situLimité aux canaux/lobules~100 %
ILocalisé≤ 2 cm, ganglions non atteints>95 %
IILocalement avancé2–5 cm ou quelques ganglions~80–90 %
IIIAvancé régional>5 cm ou atteinte ganglionnaire importante~50–70 %
IVMétastatiqueAtteinte d’autres organes~25–30 %

Sources : American Cancer Society, Institut National du Cancer

Ainsi, plus le cancer est détecté tôt, plus le pronostic est favorable, soulignant l’importance d’un dépistage régulier.

Prévention et hygiène de vie

Bien que le cancer du sein ne soit pas toujours évitable, certaines habitudes de vie peuvent réduire le risque ou favoriser une meilleure santé globale :

  • Privilégier une alimentation équilibrée et non transformée : limiter les produits ultra-transformés riches en additifs, sucres ajoutés et graisses saturées.
  • Consommer davantage de fruits, légumes, fibres et légumineuses, qui apportent antioxydants et micronutriments protecteurs.
  • Limiter l’alcool, qui est un facteur de risque avéré, même à faible consommation.
  • Maintenir un poids stable et pratiquer une activité physique régulière (au moins 30 minutes de marche rapide par jour).
  • Éviter le tabac, qui contribue à de nombreux cancers, dont le cancer du sein.
  • Réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens :
    • privilégier les contenants en verre ou inox plutôt que le plastique,
    • éviter de chauffer des aliments dans du plastique,
    • se tourner vers des textiles naturels pour limiter l’exposition aux microplastiques.
    • surveiller ses seins régulièrement par auto-palpation et consulter en cas de changement (boule, écoulement, rétraction du mamelon, rougeur, etc.).

👉 Cette liste n’est pas exhaustive. Chaque personne est unique et réagit différemment à certains facteurs. De la même manière, chaque protocole de traitement est adapté individuellement en fonction du type de cancer, de son stade et du profil de la patiente.

⚠️ Même en suivant scrupuleusement ces précautions, il n’existe aucune garantie d’éviter un cancer du sein. C’est pourquoi il est essentiel de réaliser un suivi régulier et un dépistage annuel auprès d’un spécialiste.

Conclusion

En ce mois d’Octobre Rose, rappelons que le dépistage précoce sauve des vies. Déconstruire les idées reçues permet de mieux comprendre la maladie, de rester vigilante et de consulter rapidement en cas de doute.

N’hésitez pas à partager cet article, et à prendre rendez-vous avec un spécialiste en cas de suspicion, de symptômes inhabituels, de questions ou pour une évaluation personnalisée du risque génétique.

Docteur Emmanuel David-Montefiore
Gynécologue Obstétricien (FMH)
Diplômé en Sénologie
Evaluation personnalisée du risque génétique en gynécologie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Contactez-nous

Accès

Centre Médical des Bains

Rue du Vieux-Billard 3, 1205 Genève

+41(22) 809 66 88

TPG Arrêt Cirque
Tram: 12, 15, 18
Bus: 1, 2, 3, 7, 10, 14, 19, 35

TPG Arrêt Bains
Bus: 2, 19, 35

Horaires d’ouverture

Lundi au jeudi: 8h00-18h30
Vendredi: 8h00-18h00

Au-delà de ces heures, certains cours auront lieu en fin de journée

Accès

TPG Arrêt Cirque

Tram: 12, 15, 18
Bus: 1, 2, 3, 7, 10, 14, 19, 35

TPG Arrêt Bains

Bus: 2, 19, 35

Horaires d’ouverture

Lundi au jeudi: 8h00-18h30
Vendredi: 8h00-18h00

Au-delà de ces heures, certains cours auront lieu en fin de journée

Ce site utilise des cookies pour assurer une meilleure expérience de navigation. Politique de confidentialité

Dossier de candidature