Dans le langage courant, l’excision est une mutilation génitale féminine (MGF) qui consiste en une ablation du clitoris et parfois des petites lèvres, voire des grandes lèvres, pratiquées pour des motifs culturels ou d’autres motifs non thérapeutiques dans certaines populations, sur les petites filles. Cette pratique touche environ 200 millions de femmes dans le monde. Elle intéresse certaines régions d’Afrique subsaharienne, du Proche-Orient et aussi d’Asie. Elle n’existe pas au Maghreb. Les filles de moins de15 ans sont les plus touchées. Dans la plupart des pays occidentaux, dont la Suisse, elle est punie par la loi. La lutte contre l’excision fait partie des programmes prioritaires de l’OMS et de l’Unicef, ainsi que d’importantes associations.
L’excision du clitoris comprend l’ablation de la partie externe prépondérante du clitoris (clitoridectomie) et de son capuchon. Elle est parfois accompagnée de l’ablation des petites lèvres ou de la fermeture vulvaire par suture des grandes lèvres. Anatomiquement, on distingue trois types d’excision : type I (ablation du prépuce et d’une partie du clitoris, ou « Sunna »), type II (avec en plus l’ablation des petites lèvres), type III (avec en plus excision d’une partie des grandes lèvres et fermeture partielle de l’introitus ou infibulation).
Cette pratique est une atteinte à l’intégrité physique et morale de la jeune fille avec des conséquences multiples. Certains dommages peuvent être traités ou minorés par la chirurgie réparatrice.
Des chirurgiens ont consacré leur pratique à trouver des solutions chirurgicales qui ont rendu l’espoir à de très nombreuses femmes dont le Dr P Foldes.
Nombreuses sont les possibilités chirurgicales qui sont dans nos moyens. Chacune va dépendre de l’atteinte observée. Certaines opérations correspondent à la chirurgie reconstructrice des grandes lèvres, des petites lèvres ou du capuchon clitoridien. D’autres sont plus complexes et correspondent surtout aux infibulations.
J’encourage toute femme souffrant de problème de mutilations d’en parler à un spécialiste, afin de bénéficier d’un soutien médical et/ou thérapeutique.
Bien à vous,
Chirurgien-Gynécologue (FMH)
Ex- Médecin-Chef de la maternité des HUG
Prof. honoraire de la Faculté